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Covid 19 : Le monde du tourisme en pleine tempête |
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Le monde du tourisme en pleine tempête
La déclaration est tombée comme un couperet. L’ouragan du Covid-19 est passé par là , avec toutes les restrictions, limitations et confinements qu’il implique. Qu’il s’agisse des hôteliers, des transporteurs ou des autres acteurs du monde du voyage, tout le secteur subi les contrecoups des mesures sanitaires obligatoires.
L'Organisation Mondiale du Tourisme annonce une baisse spectaculaire du trafic touristique en 2020 et une perte de 20 à 30% des arrivées de touristes internationaux. Ce manque à gagner s’élèvera à 450 milliards de dollars soit le tiers des recettes générées par le tourisme en 2019.
Le Covid-19 a paralysé le monde depuis le début du mois de mars quand l’épidémie jusque-là circonscrite à la ville de Wuhan, en Chine, est passée au stade de pandémie et que les gouvernements ont commencé à prendre des dispositions préventives puis de confinement. Les proportions alarmantes ont touché d’abord le nord de l’Italie qui a entamé le décrochage dès le 4 mars, suivie de la France, de la Belgique et de l’Espagne à partir du 14 mars puis de l’Allemagne et des Pays-Bas à compter du 16 mars. L’Algérie a pris en compte les précautions édictées par l’organisation mondiale de la santé en décidant d’un confinement partiel. Rapidement, les installations hôtelières publiques ont été mises à disposition pour abriter les nationaux rapatriés par avion et par bateau des différentes contrées du monde, France, Turquie, Espagne, Dubaî…
Les touristes algériens qui se trouvaient en Tunisie ont été admis à traverser la frontière où ils ont été pris également en charge pour un confinement d’une quinzaine de jours dans des hôtels privés de Tarf, Annaba, Skikda qui ont été mis à disposition gracieusement par leurs propriétaires au nom de la solidarité nationale contre ce virus inédit. Le tourisme est le secteur le plus fragile de l’économie. Si un évènement (terrorisme, catastrophe naturelle, émeutes, etc…) peut impacter une région voire un pays, la pandémie du Covid-19 a eu l’effet d’un ouragan, stoppant net tout mouvement humain…
La méconnaissance de ce virus, les informations alarmantes émanant de Chine, l’état d’effervescence mondial, la mise en place de cellules de crise à tous les niveaux ont rapidement impacté les compagnies aériennes et maritimes, les grandes chaines hôtelières et les tour-opérators qui se sont résignés à gérer le quotidien, en attendant que la pandémie soit passée.
D’après l'Association internationale du transport aérien (IATA), plus de 185 000 vols de passagers auraient été annulés depuis fin janvier. C'est tout un secteur qui est mis en difficulté, appelant instances gouvernementales à l'aide pour assurer la survie d'une industrie qui supporte des millions d'emplois dans le monde. Pour l’IATA, l'ampleur de la crise actuelle de l'industrie est pire et plus étendue que le 11 septembre, le SRAS ou la crise financière mondiale », face à des mesures de restriction sans commune mesure. Au total, l’IATA estime les pertes engendrées sur le secteur aérien européen à 76 milliards de dollars de chiffre d’affaires et la baisse de 46% de la demande.
Par ailleurs, des millions d'emplois sont en jeu, à côté des compagnies aériennes qui auraient « besoin d'une action gouvernementale urgente si elles veulent sortir de cette situation en bonne santé pour aider le monde à se relever, une fois que COVID-19 aura été battu ». Mais les premières répercussions sur le secteur se font déjà sentir. Afin d’évaluer l’ampleur des dégâts et prévoir ainsi l’enveloppe budgétaire à consacrer pour sauver les acteurs du secteur, l’IATA a estimé l’impact que la crise aurait, pays par pays notamment en Europe. En France, le manque à gagner serait de 65 millions de passagers en moins en 2020. En Italie, ce serait 7 millions de passagers en moins. Au Royaume-Uni, 113,5 millions de passagers de moins pourraient être enregistrés. Du côté de l’Espagne, deuxième destination mondiale avec près de 84 millions de touristes, l’état pourrait enregistrer une baisse de 93,7 millions du nombre de passagers en 2020. En Allemagne, il pourrait y avoir 84,4 millions de passagers en moins. Pour rappel, la compagnie nationale et plus grande compagnie aérienne d’Europe en volume, la Lufthansa, traverse actuellement la plus grande crise financière de son histoire, si bien qu’elle a été contrainte de stationner au sol près de 700 avions de sa flotte, après avoir réduit de 95% ses opérations pour retrouver un trafic équivalant à celui de 1955.
Pour toutes ces raisons, l’IATA demande une aide d'urgence pouvant atteindre 200 milliards de dollars pour sauver les compagnies aériennes au niveau mondial de la déroute, à cause du ralentissement mondial du trafic aérien pour limiter les échanges et ralentir la propagation du Covid-19. Pour rappel, le CAPA - Center for Aviation, estime que la plupart des compagnies aériennes dans le monde seront en faillite d'ici à la fin mai 2020, si les gouvernements ne leur viennent pas en aide en prenant des mesures immédiates.
Quelle serait l'offensive ?
Limiter le nombre d'annulations mais aussi générer de nouvelles envies, ce sont là les objectifs de plusieurs destinations dans l'optique de sauver les centaines de milliers d'emplois autour de l'activité touristique ainsi que les milliers de PME et TPE qui font vivre les destinations. La tendance est d’inciter à voyager dans le pays cet été pour soutenir le secteur du tourisme et de l’artisanat qui reste pour de nombreux pays l'un des plus grands pourvoyeurs de recettes et d'emplois. « Accueillir, protéger et prendre soin des autres est l’essence même de notre métier ». C’est ce que déclarent la plupart des acteurs du secteur du tourisme qui ont mis à disposition leurs infrastructures à la disposition du secteur de la santé que ce soit pour prendre en charge les confinés rapatriés ou l’hébergement du personnel de santé.
Le retour vers la croissance ou du moins vers une situation « normale » vient de cette petite lueur d’espoir du côté de la… Chine. Aussi paradoxal que cela puisse paraitre, le marché chinois, foyer de l’épidémie, a entamé un retour à la normale. Le gouvernement chinois a décidé de lever progressivement le confinement de ses habitants, et de retrouver une liberté de déplacement dans le pays. Les premiers jours démontrent déjà un retour des voyages et des séjours en Chine, et ainsi une relance de l’activité hôtelière sur le territoire. Une lueur d’espoir qui reste néanmoins limitée, puisque la reprise grâce à la clientèle domestique.
L’OMT qui plaide pour un leadership international solide et préconise d’inclure le tourisme, en tant que priorité, dans les futurs efforts de redressement, a revu ses prévisions et recettes pour 2020, tout en tenant à signaler que les prévisions, quelles qu’elles soient, sont susceptibles d’être révisées ultérieurement.
Le tourisme en Algérie ?
Le coronavirus ayant émietté le secteur tant au niveau national qu’international, il faudra s’attendre à ce que le transport aérien international de et à partir de l’Algérie connaisse une baisse assez importante même après le dé-confinement général dans le monde et ce pour deux raisons :
-la délivrance de visas pour les Algériens connaitra certainement une diminution encore plus importante.
-les Algériens, surtout ceux qui ont subi la pandémie et la peur de ne pas être rapatriés à temps, éviteront pour un certain temps de voyager loin du pays.
Ces contraintes auront des conséquences assez graves sur les agences de voyage algériennes notamment celles qui se sont spécialisées sur certaines destinations.
C’est l’occasion pour les Algériens de se rabattre sur le tourisme interne et de enfin découvrir les atouts et les atours de notre si grand et beau pays. La balle est dans le camp des instances du secteur du tourisme pour trouver et proposer de nouvelles offres pour toutes les bourses s’ils veulent bien que ce secteur, déjà assez limité, ne soit pas emporté par la tempête Covid-19.
Farid Benahmed
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