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Abdelhak Lamiri, expert en économie à "T |
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L'impact psychologique d'un attentat dans un pays sur la peur des touristes et sur sa fréquentation est sans commune mesure avec le risque statistique réel pour les visiteurs (certainement très inférieur au péril de noyade, d'accident de voiture ou de maladie exotique mortelle) et que tout est affaire de perception médiatique et psychologique. Que le terrorisme représente un défi majeur pour le tourisme et qu'il ait des conséquences en chaîne sur une des premières activités économiques de la planète est évident. C’est sur le sujet que tente de répondre l’expert en économie, Abdelhak Lamiri, dans cet entretien, sur certaines questions qui sont également liées au secteur du tourisme en Algérie. Pour lui, il est normal que la recrudescence des activités terroristes aille se répercuter gravement sur l’industrie touristique. Pour le cas de l’Algérie, MLamiri estime que le pays souffre d’un problème d’image qu’il n’arrive pas à gérer. L’Algérie est perçue, selon lui, à tort comme un pays disposant de peu de potentialités touristiques et de services dans ce domaine pitoyable, ajoutant que le pays dispose d’atouts incroyables pouvant à long terme le positionner parmi les 20 pays qui disposent des meilleures offres touristiques.
Tourisme Magazine : Les attentats terroristes ont eu un impact important sur le tourisme mondial. Plusieurs pays touchés par le phénomène, et qui attirent chaque année des millions de touristes, s’inquiètent de plus en plus de voir baisser ce nombre. D’abord, quel commentaire faites-vous dans ce sens?
M. Lamiri : L’activité touristique est très fragile. Elle est impactée par de nombreux facteurs. Le terrorisme étant le plus sévère des paramètres négatifs. Il est normal que la recrudescence des activités terroristes va se répercuter gravement sur l’industrie touristique. Cependant, le développement du tourisme est si phénoménal que les attentats découragent l’activité à court terme mais elle reprend tout de suite son envolée. Nous n’avons pas les chiffres de 2015 pour analyser les impacts des attentats de Paris. Sans doute, la croissance va chuter quelque peu mais pas énormément. Pour 2014, le nombre de visiteurs mondiaux a cru de 4,7% malgré que nous ne sommes pas complètement sortis de la crise. L’Amérique et l’Asie restent les locomotives avec une Europe qui peine et une Afrique à la traine. Mais globalement les chiffres ne sont pas mauvais. La croissance de l’activité touristique a globalement été supérieure, dans la plupart des années, à la croissance mondiale. Ce qui signifie que nous avons là un bien supérieur qui prospère lorsque le niveau de vie s’améliore. En résumé, il y aura quelques retombées mais elles seront faibles et de courte durée.
Tourisme Magazine : L’Algérie qui a vécu une décennie noire, à cause du terrorisme, n’arrive toujours pas, malgré qu’elle a retrouvé la sécurité, à rétablir sa place concernant le flux des touristes surtout dans le désert. Qu'en est-il actuellement pour l'Algérie à ce sujet?
M. Lamiri : Pour l’Algérie la problématique est toute autre. Certes, nous avions eu notre décennie noire ou il était pratiquement impossible de développer l’activité. Nous sommes encore perçus comme un pays à risque par les grandes puissances mondiales. Mais avec l’évolution de la situation sécuritaire dans le monde on devient de plus en plus un pays «normal». Cependant, nous souffrons d’un problème d’image que nous n’arrivons pas à gérer. L’Algérie est perçue à tort comme un pays disposant de peu de potentialités touristiques et de services dans ce domaine pitoyable. Le pays dispose d’atouts incroyables pouvant à long terme le positionner parmi les 20 pays qui disposent des meilleures offres touristiques. Nous arrivons à peine à drainer 2,7 millions de touristes ; la plupart étant nos propres binationaux et surtout le tourisme d’affaire. Le Maroc dépasse allègrement les dix millions de touristes. Ceci provient d’une absence de vision, de stratégie et mise en place d’institutions de régulation dotées d’un management de classe mondiale. La formation est à la traine, malgré des efforts consentis. Presque tout reste à faire dans ce secteur.
Tourisme Magazine :On évoque et on parle, ici et là, de différentes mesures à prendre pour faire face à ce phénomène et redresser le secteur en question. Quelles sont à votre avis les meilleures solutions à entreprendre dans ce sens?
M. Lamiri : En premier lieu nous ne pouvons pas avoir une stratégie touristique sans stratégie globale. C’est ce que n’a pas compris le ministère de l’industrie par exemple, lorsqu’on parlait de stratégie industrielle sans que le pays ne se dote d’une vision et d’une stratégie globale. Il faut donc commencer par le commencement : doter le pays d’une vision et d’un plan stratégique. Par ailleurs, nous devons former le maximum de cadres dans ce domaine et doter le pays des métiers du tourisme, de l’artisanat, de l’hôtellerie, de la culture qui promouvaient le secteur. Il faut aussi coordonner les activités intersectorielles (éducation, douanes). Rien n’est à négliger dans la promotion de ce secteur. Actuellement des pays comme la Tunisie, la Turquie et l’Egypte perdent beaucoup de touristes à cause des problèmes géopolitiques. Nous n’avons pas été en mesure d’en attirer quelques uns. Pourtant on a par exemple des liens solides avec la Russie mais rien n’est fait pour diversifier la demande auprès de ces nouveaux consommateurs, y compris les chinois qui deviendront les principaux pourvoyeurs dans peu de temps.
Nous avons besoin d’un climat des affaires serein et des investissements internationaux qui non seulement renforcent notre savoir faire en management et marketing international mais qui s’insèrent dans les chaines d’activités internationales pour drainer des visiteurs étrangers. Par exemple, des Tours Opérators peuvent proposer des circuits maghrébins complets (Tunisie, Maroc et Algérie. etc.). Nous aurons besoin de valoriser nos potentiels touristiques (2iéme pays en ruines romaines après l’Italie, tourisme religieux : Saint Augustin, Uniques paysages lunaires au sud etc.). L’Algérie a l’un des patrimoines mondiaux les plus riches mais en jachère. Il nous faut aussi travailler sur l’image.
Tourisme Magazine : Le gouvernement algérien ne cesse de parler de nouvelles mesures pour booster le tourisme. Comment se porte actuellement le tourisme en Algérie à votre avis?
M. Lamiri : Le secteur peine à se développer. Nous sommes dans une situation quelque peu étonnante. Nous sommes encore un pays sous développé, de surcroit avec un début de crise économique et on continue à être un exportateur net de touristes. Nos citoyens moyennement aisés ne passent même pas leurs vacances en Algérie. C’est devenu presque une culture pour eux : les vacances c’est l’étranger. Nous n’arrivons pas à offrir des produits conformes aux besoins des citoyens nationaux (plus de détentes familiales). Les gens «achètent le civisme et la quiétude ailleurs» parce qu’on n’est pas capable de les garantir chez soi. A mon avis, il y a trop de failles dans les dispositifs du secteur et malgré tous les efforts consentis on reste loin de satisfaire les anticipations des citoyens.
Tourisme Magazine :Que pensez-vous alors des dernières décisions du gouvernement pour relever le secteur?
M. Lamiri : Les décideurs essayent toujours depuis des décennies d’améliorer le mode de fonctionnement du secteur. C’est leur rôle. La mission d’un dirigeant s’est de toujours essayer. Il ne faut pas baisser les bras. Mais depuis des décennies maintenant des séries de packages ont donné très peu de résultats. La situation peut s’améliorer un peu mais pas au point de redresser complètement un secteur malade de ses traditions. Ce n’est pas le seul secteur mal en point. Il est lui aussi victime du «mal hollandais» que nous subissons. Le tout pétrole a terni les activités de tous les secteurs. On aurait pu avoir un secteur touristique avec une balance des paiements excédentaire. Hors nous sommes exportateurs net de touristes.
Tourisme Magazine :Quels sont à votre avis les principaux problèmes qui entravent le développement du secteur?
M. Lamiri : Les entraves sont multiples et variées. Au niveau national nous n’avons pas su mobiliser le peu de professionnels que nous avons pour dynamiser un secteur qui reste tributaire de beaucoup de mutations. Aussi bien au niveau macro que microéconomiques les changements de responsables ont empêché une ligne directrice de se dessiner et d’être acceptée par tous. On dit en management « Un responsable moyen qui dure dix ans dans un même poste de travail donne de meilleurs résultats que dix génies qui se succèdent ». A chaque responsable sa « politique touristique » qui n’est même pas la même dans l’esprit des gens à différents niveaux hiérarchiques. Nous avons peu d’institutions de formation de haut niveau dans le domaine et l’absence de vision et de stratégie nationale ont également pénalisé le secteur. Il reste que nous devons nous mobiliser davantage. La crise économique actuelle est autant un problème qu’une opportunité pour développer outre mesure le secteur qui constitue une des alternatives au tout hydrocarbure. Cependant, il faut savoir réorganiser l’état pour mettre plus de vision et d’expertise en son sein et aller de l’avant. Le premier élément serait de créer cette institution cerveau qui va faire le plan stratégique Algérie 2030 ou 2040 dans lequel le tourisme occupera une place prépondérante. Les scientifiques savent le faire. Mais il faut établir une claire division des rôles entre le travail politique et la planification technique. A ce moment là tout sera possible y compris de développer le secteur du tourisme.
Entretien réalisé par Fatiha Aïd. |
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