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Tourisme et pauvreté Panacée et sociétés menacées |
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Le tourisme est souvent considéré comme une source d’enrichissement, que ce soit pour les individus, les familles, les entreprises ou les pays. Il serait même un remède miracle à la pauvreté. Entre espoirs et vérités, quelles sont les attentes les plus justes?
La lutte contre la pauvreté est une mission fédératrice de plusieurs acteurs. Tous recherchent la réconciliation entre les «riches » et les « pauvres ». De nouvelles formes de tourisme ont été proposées: associatif; solidaire ; humanitaire ; communautaire; responsable ; équitable ; durable… Aujourd’hui, des émissions de télévision sont réalisées pour filmer des célébrités qui vont à la rencontre de tribus oubliées!
Cependant, en dépit de cet objectif commun, la répartition des richesses et des retombées économiques du tourisme, soulève beaucoup de questions.
Il est vrai que le tourisme peut être une solution pour certains pays laminés par le sous-développement, le chômage et l’analphabétisme. Il n’est plus à prouver que c’est un secteur qui draine beaucoup de recettes et qui crée un grand nombre d’emplois directs et indirects.
Le tourisme est aussi un facteur d’équité sociale. Il permet à des populations défavorisées de voyager et faire du tourisme au même titre que les autres classes sociales. C’est ce qui est appelé en anglais «pro-poor tourism».
D’ailleurs, les politiques publiques des pays pauvres ne manquent pas d’allier les stratégies de développement économique avec les stratégies sociétales et solidaires.
C’est le cas du Vietnam, qui a adopté depuis les années 1990 une ouverture économique, et a encouragé le tourisme pour les couches de la populations les plus modestes.
L’activité touristique ne se préoccupe de la misère que pour son esthétisme et son attractivité touristique. Elle a besoin que l’autochtone garde son «originalité », voire même «étrangeté». Le touriste est attiré par l’altérité et la difficulté de l’autre à survivre dans la pauvreté et la précarité dues à son mode de vie. Plus l’écart est grand entre le visiteur et le visité, plus le tourisme se perpétue.
Comme l’illustre le village flottant Chong Kneas au Cambodge. Les tours opérateurs et agences de tourisme amènent régulièrement des milliers de visiteurs curieux du type d’habitat dans ce village. Par contre, la population locale ne tire aucun profit de ce tourisme, et est condamnée au même mode de vie et à la mendicité.
Les populations autochtones sont souvent sacrifiées pour le retour sur investissements de grandes chaines hôtelières et touristiques. Au mieux, elles seront affectées aux basses besognes et aux fonctions ingrates. Au pire, leur existence sera menacée.
A l’exemple de Marrakech, la ville touristique par excellence, où sont nombreux les complexes touristiques, les parcs aquatiques et les piscines individuelles tandis que les paysans autochtones souffrent d’une insuffisance des ressources en eau et peinent à cultiver leurs terres.
Finalement, la véritable justice est d’affronter les réalités douloureuses de la pauvreté et prendre conscience que la pauvreté n’est pas une question d’insuffisance de revenus mais une question de distribution des richesses de façon égalitaire. Le développement économique du tourisme doit être en adéquation avec l’élément humain qui lui permet d’exister. Réciproquement, si le pauvre enrichit le tourisme, le tourisme doit enrichir le pauvre. |
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