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Tourisme et sécurité |
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Le Salon Mondial du tourisme de Paris c’est aussi des conférences et une multitude d’idées et de thème traitant tous du tourisme d’aujourd’hui et de demain, particulièrement à l’heure des nouvelles technologies et du monde virtuel. De l’univers des startups, avec leurs solutions innovantes, aux conférences consacrées aux acteurs du tourisme durable, aux blogueurs et blog-trotteurs avec l’espace Mon tour du monde ; des lanceurs d’idées nouvelles de voyages aux stratégies à concevoir pour relancer l’activité touristique et faire face aux nouvelles crises, les sujets abordés sont multiples et très pertinents.
La conférence-événement, puisqu’elle colle à la réalité, est celle consacrée au tourisme en période de crise, sous le vocable Destinations de crise : stratégie de reconquête.
Cette conférence était l’occasion pour les professionnels d’exposer la problématique du tourisme en période de crise et les différentes stratégies à adopter pour y faire face.
Le premier constat est incontestablement celui de la mondialisation de la crise actuelle véhiculée par la médiatisation ininterrompue des événements; ensuite, c’est l’impact immédiat sur le tourisme avec le sentiment de peur qui s’enracine chez le touriste ; enfin la capacité des acteurs du tourisme à intervenir pour trouver des solutions adéquates, d’abord en cherchant des destinations alternatives capables d’offrir, plus ou moins, des conditions d’accueil semblables ou même meilleures pour les flux des clients habituels ; en définitive, tenter de redémarrer les destinations classiques touchées par le phénomène de désertion en essayant de les rétablir dans l’esprit du touriste en leur redonnant l’image rassurante qu’elles avaient auparavant.
Pour les pays en crise, l’objectif est de faire disparaitre au plus vite ces images néfastes qui ont marqué les esprits. Les touristes sont très sensibles à leur environnement immédiat et le tourisme est là pour répondre à leurs attentes car il peut rendre possible les rêves par tous les temps et dans des conditions de satisfaction optimales.
Quelles sont alors les stratégies de relance de l’activité touristique suite aux crises en France et dans les pays du bassin méditerranéen?
Avant tout, les intervenants évoquent d’entrée la question de promouvoir et de communiquer en établissant des messages très clairs et ciblés. Ceci exige un effort financier et un budget conséquent et renforcé. Plus de 2.5 millions d’euros ont été ajoutés pour relancer la destination Paris. L’objectif de 100 millions de touristes en France, à l’horizon 2020, est toujours d’actualité et semble être réalisable malgré la période de flottement dans laquelle on se trouve aujourd’hui. Franck Paillard d’Atout France, organisme chargé de promouvoir la destination France à l’étranger, parle de l’adoption de 40 mesures pour booster le tourisme en France et relancer cette destination auprès des marchés émetteurs.
Paris n’est pas en zone rouge mais le traitement médiatique peut influencer négativement l’image de la destination. Par exemple, à New York, après le 11 septembre, la reprise a été effective au bout des trois mois suivants ; à Madrid, en 2004, elle l’était également au bout de 3 mois, on espère que ce sera le cas pour Paris. François Navarro ajoute que depuis 3 ans on assiste à une baisse de la fréquentation du tourisme d’affaires. Auparavant, le rapport était de 62/38 par rapport au tourisme grand public ; aujourd’hui on est presque à l’égalité 50/50.
Mr. Adel Mhenni, de l’Office National Tunisien du Tourisme, l’ONTT, note de son côté qu’ « en Tunisie, comme en France, on est dans des pays en état d’urgence ; La Tunisie travaille pour la relance de son activité principale. Le moral tunisien est bon mais ceux qui sont dans le tourisme travaillent doublement et nous essayons d’être présents partout auprès de notre clientèle ». Et d’ajouter « le risque zéro n’existe nulle part, pas plus en Tunisie qu’en France ou ailleurs. Nous ne négligeons pas la sécurité au contraire, il y a beaucoup de travail de fait et nous maintenons la pression sur tous les acteurs; sur les chauffeurs de bus par exemple, nous les sensibilisons, en essayant de leur faire comprendre les changements de comportements. Un chauffeur doit désormais non seulement contrôler son car le matin mais le surveiller à tout moment et doit être sûr de son état tout le temps. Preuve que les mentalités doivent s’adapter impérativement à la nouvelle donne, note Adel Mhenni.
Beaucoup d’acteurs du tourisme tunisien tentent de trouver des solutions et des idées pour pallier au manque de clientèle. L’hôtel Radisson Blu de Djerba, par exemple, a invité des experts occidentaux à voir et juger, les pieds dans l’eau, les conditions et la qualité de l’offre locale. Le représentant de l’ONTT indique que le travail de sécurisation est continuel. Ceci afin de mieux sensibiliser la clientèle. Maher Klibi, directeur adjoint du même organisme, indique qu’après les évènements de Sousse la rechute est tangible et qu’on cherche des solutions alternatives pour amortir l’impact. «Nous nous tournons vers le tourisme domestiques et nous incitons davantage les tunisiens à faire du tourisme chez eux» a ajouté Mr. Klibi.
De son côté et allant dans le même sens, François Navarro explique que le CRT a accueilli pendant deux jours et demi une délégation de 50 voyagistes asiatiques en leur proposant, pour la première fois, une visite de la préfecture de police de Paris et de son centre névralgique de surveillance vidéo et particulièrement celle des sites touristiques. C’est une autre manière de rassurer les touristes étrangers, notamment les chinois et les japonais.
En effet, conséquences des évènements de novembre dernier, les tours opérateurs de ces pays demandent davantage de programmations de circuits hors de paris à plus au moins une heure de la capitale : Jardins et châteaux sont à la mode. L’office du tourisme est allé encore plus loin. En voulant annuler leurs séjours parisiens, des tours opérateurs chinois se sont offerts, de la part de l’organisme parisien, un circuit inédit incluant une privatisation complète du château de Versailles pendant leur visite. Ce sont de nouvelles idées de relance qui motivent et attirent les touristes.
Le tourisme transcende les espaces et traverse les crises en se régénérant là où le bien être est possible. Les alternatives sont une marque de fabrique du tourisme d’aujourd’hui et le voyage continue tant que le touriste est demandeur et tant que le rêve est permis
Moussa Lehchilli |
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